12 jours de rêve
Après le chemin de St Guilhem en 2021, nouveau périple en Bretagne sur le GR 34 , véritable chemin côtier au départ de la ville de Le Faou dans le Finistère , charmante petite ville au 14 maisons à pans de bois recouverts d’écailles en ardoise ; d’autres maisons en pierre de Logonna, granit doré local . Nous débutons dans le luxe , à l’hôtel Relais de la place.
La rando commence le dimanche 8 mai dans la Bretagne intérieure, chemins en sous-bois dans la forêt Domaniale de Landevennec. Nous empruntons le pont de Térenez sur le bras de mer (1er pont courbe à haubans de France en 2011) et pique nique à l’ombre . Après 19 km et 500 m de dénivelé , nous surplombons le cimetière de bateaux au belvédère de Gorréquer (séjour des bateaux avant démolition) . On arrive au gîte communal de Landevennec ; douche et d’une bonne bière bretonne . Le soir balade dans le village de 300 habitants avec de belles bâtisses et église du XVIIe avec clocher de granit et monastère de St Guénolé,
Le lendemain, étape de Landevenec à Lanvéoc où nous voyons le sillon des Anglais (langue de terre dans la mer) , la crique du Loc’h, l’anse de Poulnic et l’école navale militaire (où sont formés les officiers supérieurs de la marine nationale. Arrivée au camping de Lanvéoc (3 tentes rondes à 2 lits confortables) ; belle nuit au calme .
Départ le mardi 10 mai après un petit déjeuner en terrasse ( copieux et un peu prolongé : une belle journée s’annonce . Nous longeons la mer avec au loin l’île longue ( base des sous-marins nucléaires). L’anse de Camaret apparaît, immense avec sa grande plage de sable fin . L’approche de Camaret par un chemin dominant la ville est superbe ; Au loin la tour Vauban (construite en 1689 contre les Anglais) et Notre dame de Rocamadour . Le temps est agréable, un peu frais le soir
Au 4ème jour de rando, le sac à dos paraît moins lourd , on prend le rythme . La journée du 11 mai est grandiose entre Camaret et Morgat , 22 km dans la lande bretonne parsemée d’ajoncs et de fleurs ; la côte est déchiquetée et les falaises abruptes. Nous admirons la pointe de Pen Hir (mémorial de la guerre) où 600 bateaux marchands ont été coulés en 39/45 puis c’est l’anse de Dinan et la plage de Kersignenou (quelques surfers avec des panoramas à couper le souffle, pas mal de vent et une mer agitée . Nous arrivons à Morgat ,ville balnéaire, son port de plaisance et sa plage . Le gîte est grand et confortable , le dîner copieux ; petite balade le soir dans le port illuminé.
La journée du 12 avec 23 km et 900 m de dénivelé commence par un sentier bordé de haies hautes pour rejoindre la côte de Lostmacrc’h et le village de la Palue en hauteur . La mer nous offre toutes les nuances de bleu et de vert, les fleurs , les oiseaux ( goélands , mouettes et grands corbeaux), la lande superbe avec très peu d’arbres. Pique-nique au cap de la Chèvre dans un décor de rêve … puis c’est la côte Est très boisée en pins (on se croirait en Provence), criques et rochers (on observe un goéland dans son nid. Ilya très peu de monde , quelques voiliers et bateaux de pêche . Le soleil est chaud mais le vent est frais . Retour le soir à Morgat . Quelle journée extraordinaire mais éprouvante par le dénivelé permanent . Bon dîner réconfortant .
Le vendredi 13 (!!) entre Morgat et St Nic , même paysage majestueux entre plages de sable et rocailles en granit . Nous rencontrons quelques randonneurs , des chenilles processionnaires ( impressionnant) . Nous traversons l’Aber ( estuaire envahi par la mer à marée haute) , trouvons un ancien four à chaux ( à partir de calcaire rare en Bretagne). Arrivée à St Nic au bungalow . Le ciel lumineux constellé d’étoiles est splendide.
Nous débutons le Samedi 14 par une volée de 60 marches , ensuite belle anse de sable avec ses cabanes de baigneurs . Nous pique-niquons le pieds dans la mer . On aperçoit Douarnenez , on y entre par un pont métallique sur l’estuaire . Nous logeons à l’hôtel Port Rhu , bon accueil, apéro sur le port et crêperie (crêpe au blé noir et thon + crêpe au caramel au beurre salé) ; cela fait du bien. Le port est très joli avec son vieux ponton en bois . La ville a eu son heure de gloire (1er port sardinier d’Europe en 1900, conserveries) . Il reste une activité de pêche mais c’est surtout le tourisme qui fait vivre la ville.
Le dimanche 15 commence par un petit déjeuner somptueux (crêpes au sirop d’érable, …). Ensuite on longe la très vaste baie de Douarnenez jusqu’à la pointe de la Jument ( en breton ( Beg ar Gazeg) où la vue est grandiose sur cette avancée de granit ; le ressac de la mer est important . Puis c’est la pointe du Millier et l’arrivée au camping à Beuzec . La journée a été dure 19 km avec 900 m de dénivelé ,un peu de pluie demandant une vigilance à chaque pas mais quelle belle journée encore, succession de pointes rocheuses et de criques de sable . Le réconfort est là au chalet .
Le lundi 16, gros orage au départ mais de courte durée . La marche reprend avec quelques brumes. On découvre la maison Ti Felix ( Ti = Maison) petite maison bretonne construite par un solitaire située au bout de la falaise avec vue (A l’intérieur, le 62ème œil de verre et de faïence par un artiste plasticien de Morlaix en hommage au femmes et aux hommes portant secours aux marins) . Puis c’est la chapelle St Tugdal à Trouvent . Après 19 km et 850 m de dénivelé, on arrive au cap Sizun dans 2 studios bien équipés .
Le mardi 17 mai , nous prenons un chemin de fougères pour rejoindre la côte puis le point du Van, la baie des Trépassés, la chapelle St They (sentinelle face à la mer) . On arrive à la pointe du Raz , éperon rocheux très venteux situé le plus à l’ouest de la France ; le leiu est plus fréquenté mais que c’est beau et sauvage . Ensuite la côte réserve quelques abris pour bateaux en difficulté ( ex : Feurten Aod) On découvre une autre maison refuge à la point du Mouton, ouverte à tous . L’étape a été dure 26 km et 1000 m de dénivelé . On arrive à Primelin au gîte Emmaüs très confortable et accueil chaleureux ( ancienne école catholique privé) . Fin de rando un peu chaotique, Polo jusque là infaillible s’était un peu égaré ….
le Mercredi 18, nous quittons Primelin à travers quelques beaux hameaux aux maisons soignées et fleuries . On découvre par des panneaux le goémon (algues brunes ou laminaires , engrais naturel pour les champs ); le goémon sera, à partir du XIXème ,, séché puis brûlé dans des fours creusés dans le sol pour récolter des pains de soude riche en iode et vendus aux usine (1 tonne de goémon donne 66 kg de soude et 600 g d’iode pur) . Cela donnait un revenu supplémentaire aux pêcheurs et paysans jusqu’en 1950 . Nous traversons Audierne et son immense baie et port de pêche .Ente le XVIème et le XVIIème , les Audiernais pêchaient la morue à Terre Neuve , puis la sardine au XIXème. Aujourd’hui , Audierne possède le plus grand vivier de France ( homards, langoustes et crustacés) . Malgré les crises successives de la pêche , Audierne a su conserver une activité maritime . Face à l’océan , le couvent des capucins , témoin du profond mouvement religieux en Bretagne au XVIIème . L’œuvre majeure des capucins audiernais reste leur rôle en matière d’enseignement maritime formant des générations de marins .
Jeudi 19 mai départ de Plozevet pour Tréguennec . La dernière journée est agréable dans cette belle Bretagne . Nous fêtons la fin du périple dans une crêperie.
Nous avons vécu pendant 12 jours à 6 personnes en toute amitié avec comme passion la marche , la découverte d’une Bretagne sauvage fleurie et très préservée . Menant une vie simple et proche de la nature , nous avons découvert un chemin côtier exceptionnel mais exigeant
Merci au travail de préparation et d’organisation de Sylvette, Christelle et Polo.
Une seule interrogation …. on va où l’an prochain ??
Très humblement . Bernard JACQUOT